Monthly Archives: septembre 2017

Les poésies de Septembre en CM1-CM2

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Poésie de septembre  : Victor Hugo

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

J’eus toujours de l’amour

J’eus toujours de l’amour pour 1es choses ailées.

Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,

J’y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.

D’abord je leur faisais des cages de roseaux

Où je les élevais parmi des mousses vertes.

Plus tard je leur laissais les fenêtres ouvertes.

Ils ne s’envolaient point; ou, s’ils fuyaient aux bois,

Quand je les rappelais ils venaient à ma voix.

Une colombe et moi, longtemps nous nous aimâmes.

Maintenant je sais l’art d’apprivoiser 1es âmes.

Victor Hugo

Les Rayons et les ombres

12 avril 1840

Sur une barricade…

Sur une barricade, au milieu des pavés

Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés,

Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.

Es-tu de ceux-là, toi – L’enfant dit : Nous en sommes.

C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller.

Attends ton tour. – L’enfant voit des éclairs briller,

Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.

Il dit à l’officier : Permettez-vous que j’aille

Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?

Tu veux t’enfuir ? – Je vais revenir. – Ces voyous

Ont peur ! Où loges-tu ? – Là, près de la fontaine.

Et je vais revenir, monsieur le Capitaine.

Va-t’en, drôle ! – L’enfant s’en va. – Piège grossier !

Et les soldats riaient avec leur officier,

Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle

Mais le rire cessa, car soudain l’enfant pâle,

Brusquement reparu, fier comme Viala,

Vint s’adosser au mur et leur dit : Me voilà.

La mort stupide eut honte et l’officier fit grâce.

Victor Hugo

L’année terrible