Author Archives: dschoonheere

Poésie d’octobre (au choix)

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Matin d’automne

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François Coppée

Tristesse de l’automne

Dans les forêts dépouillées,
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours.
Et l’on entend de l’automne
Gémir le chant monotone,
Coupé par des sanglots lourds.

Les frileuses hirondelles,
Rasant le sol de coups d’ailes,
Se rassemblent à grands cris,
Et tous les oiseaux sauvages
S’appellent sur les rivages
Près des étangs défleuris.

Jean Richepin

Poésie de septembre

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Ponctuation

Ce n’est pas pour me vanter,
Disait la virgule,
Mais, sans mon jeu de pendule,
Les mots, tels des somnambules,
Ne feraient que se heurter.

– C’est possible, dit le point.
Mais je règne, moi,
Et les grandes majuscules
Se moquent toutes de toi
Et de ta queue minuscule.

– Ne soyez pas ridicules,
Dit le point-virgule,
On vous voit moins que la trace
De fourmis sur une glace.

Cessez vos conciliabules.

Ou, tous deux, je vous remplace !

Maurice Carême